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35e réunion annuelle

35e réunion annuelle

Réunion annuelle du RPCA

Le 09/12/19 - Paris, Centre de conférences de l'OCDE

La 35e réunion annuelle du RPCA était exclusivement dédiée à l’analyse de la situation agropastorale, alimentaire et nutritionnelle dans un contexte particulier où la crise sécuritaire persistante complexifie et amplifie de manière inquiétante la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle. Les membres du RPCA ont sonné l’alarme sur la situation alimentaire et nutritionnelle critique de la région. Les conflits et l’insécurité ont atteint des niveaux sans précédent dans certaines parties du Sahel. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a plus que doublé depuis 2018. La lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans les situations de conflit ne peut continuer à être considérée comme une « affaire courante ». Les membres ont souligné la nécessité de renforcer le nexus développement-humanitaire-consolidation de la paix. Cela nécessite un engagement politique fort, des politiques, des outils et des instruments innovants, ainsi que des liens plus solides entre acteurs humanitaires et de développement. Les messages du RPCA ont trouvé un écho important dans les médias. Ils ont été traduits en anglais, espagnol, néerlandais et portugais mais aussi en bambara, sonrhai, peulh et tamasheq.

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35e réunion annuelle du RPCA

Situation alimentaire et nutritionnelle

Environ 9.4 millions de personnes sont en besoin d’assistance immédiate (phases 3-5) en octobre-décembre 2019 dans les 16 pays analysés de la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest : 4 millions au Nigéria, 1.5 million au Niger et 1.2 million au Burkina Faso. Cette situation risque de s’aggraver, principalement en raison de l’insécurité. En juin-août 2020, 14 millions de personnes (5.4 %) seront probablement en situation de crise ou pire, dont 1.2 million en situation d’urgence (phase 4).  En savoir plus

Campagne agricole 2019-20

La production céréalière provisoire est estimée à 75.1 millions de tonnes, en hausse de 1.7 % et de 14 %, respectivement par rapport à celle de l’année dernière et à la moyenne des cinq dernières années. Quelques pays enregistrent cependant des baisses de production comparativement à la production de la campagne dernière, notamment : Cabo Verde (-11 %), Gambie (-13 %), Niger (-7 %), Sénégal (-4 %) et Sierra Leone (-10 %). Les productions de tubercules et de racines sont estimées à 191 millions de tonnes, en hausse de 17.1 % comparées à la moyenne quinquennale.

Situation pastorale

La situation pastorale est marquée par d’importants déficits fourragers dans certaines localités de la bande sahélienne (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) ; la Mauritanie et le Sénégal étant les plus touchés. Ces déficits fourragers, ajoutés aux difficultés d’accès à certains pâturages en raison de la crise sécuritaire, entraînent une forte concentration du bétail dans quelques zones sécurisées inhabituelles, ainsi qu’un départ précoce à la transhumance. Cette situation comporte un risque majeur d’aggravation des conflits agriculteurs-éleveurs. Au regard de la situation pastorale critique, les membres du Réseau recommandent aux gouvernements des pays concernés d’anticiper le déclenchement des mécanismes d’atténuation préconisés, y compris le pré-positionnement des stocks d’aliments bétail dans les zones à forts déficits fourragers et celles d’accueil.

Situation des marchés

Les marchés demeurent globalement bien approvisionnés avec l’arrivée des nouvelles récoltes. Toutefois, leur fonctionnement demeure fortement perturbé par l’insécurité civile, la recrudescence du grand banditisme mais aussi la fermeture par le Nigéria de ses frontières avec le Bénin et le Niger. Les prix des céréales et des denrées locales sont globalement en baisse comparés à la moyenne quinquennale. Ils demeurent cependant élevés en Gambie, au Libéria et en Sierra Leone en raison de la persistance de l’inflation. La conjonction de ces facteurs fragilise davantage les moyens d’existence des populations vulnérables ainsi que leur accès aux aliments et aux services sociaux de base, aggravant ainsi leur vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle.

Sur le plan international, la plupart des pays sahéliens et ouest-africains restent dépendants des importations des produits de base, en particulier le riz et le blé. Le volume d’importations en 2020 devrait être supérieur à celui de l’année dernière.

Situation nutritionnelle

La question nutritionnelle demeure préoccupante avec la persistance de fortes prévalences de malnutrition aiguë, supérieures au seuil d’alerte (10 %) notamment au Niger, au Mali, au nord-est du Nigéria. Elles dépassent le seuil d’urgence (15 %) dans certaines zones en Mauritanie et au Tchad. Cette situation est aggravée par la crise sécuritaire ayant entraîné la fermeture de nombreux centres de santé et d’écoles dans plusieurs localités.

Plans de réponse 2019

Cette présentation dresse le bilan de la mise en œuvre des plans de réponse 2019 dans sept pays sahéliens. Le taux de réalisation des actions planifiées s’élève à 40 % seulement. La présentation souligne les difficultés de mobilisation des ressources domestiques ainsi que les défis de coordination.

Dans les médias

Les messages du RPCA ont trouvé un écho important dans les médias. Ils ont été traduits en anglais, espagnol, français, néerlandais et portugais mais aussi en bambara, sonrhai, peulh et tamasheq.

Articles et entretiens :

Reprise d’une dépêche publiée par l’APF :