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Réunion restreinte 2019

Réunion restreinte 2019

Réunion restreinte du RPCA

Du 01/04/19 au 05/04/19 - Bruxelles

Les membres du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) se sont réunis à Bruxelles pour examiner les résultats définitifs de la saison agropastorale 2018-19 et faire le bilan de la mise en œuvre des plans de réponse au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Malgré une récolte globalement bonne, quelque 4.8 millions de personnes vulnérables ont actuellement besoin d’une assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence. L’approche consensuelle du RPCA a inspiré la création du Réseau mondial contre les crises alimentaires. La réunion restreinte 2019 s’est inscrite dans le prolongement de la conférence « Alimentation et agriculture en temps de crise ». La 35e réunion annuelle du RPCA, prévue à Conakry, en Guinée, les 2-4 décembre 2019 aura pour thème « Faire face aux défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle en situation d’insécurité ».

Situation agricole, alimentaire et nutritionnelle

Campagne agropastorale 2018-19 et situation des marchés

La campagne agropastorale 2018-19 a été globalement bonne. La production céréalière totale s’élève à 73.2 millions de tonnes, en hausse de 17.7 % par rapport à la moyenne quinquennale et de 6.6 % comparée à la campagne précédente. Toutefois, quelques pays ont enregistré des baisses significatives comparativement à la production de la campagne dernière, notamment en Gambie (-24.3 %) et en Sierra Leone (-15.7 %). La production de racines et de tubercules, évaluée à 185 millions de tonnes, est en hausse de 19.9 % comparée à la moyenne des cinq dernières années. C’est également le cas des productions de légumineuses et de oléagineux évaluées à 26.4 millions de tonnes, soit une hausse de 30 % comparée à la moyenne quinquennale. La production fourragère est relativement bonne, mais l’accès aux pâturages demeure difficile dans les zones d’insécurité au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Nigéria et au Tchad ; des risques d’épizootie sont à craindre en raison de la forte concentration du bétail dans les rares zones de pâturage facilement accessibles.

Les marchés des denrées alimentaires demeurent bien approvisionnés et les prix des céréales locales sont globalement en baisse, à l’exception de certains pays où l’inflation est plus élevée (Ghana, Libéria, Mauritanie, Nigéria et Sierra Leone). Dans les mois à venir, la hausse des prix des denrées restera dans la fourchette des prix habituellement observés, mais sera toutefois plus forte jusqu’à la fin de la période de soudure dans les zones d’insécurité.

Situation alimentaire et nutritionnelle

Sur l’ensemble de la région, 4.8 millions de personnes ont actuellement besoin d’assistance alimentaire et nutritionnelle, dont 2 millions au Nigéria. Si des mesures appropriées ne sont pas prises, près de 9.7 millions de personnes seront concernées pendant la soudure en juin-août 2019, parmi lesquelles 450 000 en phase d’urgence (308 000 au Nigéria ; 41 000 en Mauritanie ; 30 000 au Niger ; 26 000 au Burkina Faso ; 24 000 au Mali et 22 000 au Tchad). La situation nutritionnelle demeure préoccupante, avec une prévalence de la malnutrition aiguë globale dépassant le seuil d’urgence (> 15 %) dans plusieurs zones au Tchad, au Nord-Est du Nigéria, au Niger, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Gambie, au Mali et au Sénégal.

Plans de réponse

Au regard de la situation, les membres recommandent aux États et à leurs organisations inter-gouvernementales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) de trouver rapidement les solutions durables (politiques, techniques et économiques) s’attaquant aux causes profondes des problèmes, afin de mettre fin à la spirale des conflits intercommunautaires. Ils exhortent les États et leurs partenaires à mobiliser les ressources nécessaires pour accélérer la mise à l’échelle des approches multisectorielles de nutrition associant des mesures de traitement, de prévention et de protection sociale.

Focus sur le Liptako-Gourma

L’analyse réalisée dans le Liptako-Gourma par le Groupe de travail sur la résilience du système des Nations Unies et l’Unité crises et fragilités de l’OCDE, confirme que la précarité alimentaire et nutritionnelle est exacerbée par la crise sécuritaire ainsi que par des facteurs structurels de vulnérabilité (pauvreté, croissance démographique, chômage des jeunes et insuffisance des  services sociaux de base). Outre les flux de réfugiés et de déplacés internes, la crise sécuritaire a entraîné la fermeture de plus de 2 000 écoles. Les membres du Réseau recommandent que l’ensemble des parties prenantes (acteurs humanitaires, de sécurité et de développement) fédèrent davantage leurs efforts à travers des approches mieux coordonnées de planification et d’intervention centrées sur le renforcement de la résilience.

À lire

Dimensions genre

Le RPCA insiste sur l’urgence de renforcer l’intégration des dimensions genre dans les instruments de collecte des données requises pour l’analyse du Cadre harmonisé.

Les recherches existantes montrent une forte corrélation entre les inégalités de genre et la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Étant donné que l’insécurité alimentaire et nutritionnelle n’affecte pas les femmes et les hommes de la même manière, l’intégration de la problématique femmes-hommes dans les systèmes d’alerte précoce (SAP) est essentielle afin de prévenir et gérer les crises de façon plus équitable.

À lire

  

Résilience / SEG-AGIR

Les membres de l’Alliance globale pour la résilience (AGIR), réunis lors de leur session du Groupe d’experts seniors, ont échangé sur l’expérience gambienne de renforcement de la résilience, ainsi que sur quelques initiatives de résilience intégrées en zones d’insécurité au Burkina Faso.

Sur la base des bonnes pratiques en zones de conflit, les parties prenantes réaffirment la nécessité de renforcer le nexus humanitaire-développement-paix à travers la mise en œuvre d’approches multisectorielles, participatives et inclusives, avec un rôle renforcé des communautés de la société civile et autorités locales. Elles insistent sur la nécessité de mise à l’échelle des bonnes pratiques.

Par ailleurs, elles réaffirment le rôle central des stocks alimentaires, notamment ceux de proximité dans le renforcement de la résilience des plus vulnérables et exhortent les États, leurs organisations régionales et partenaires à rechercher des solutions durables aux défis de pérennisation financière et d’amélioration de la qualité des produits stockés.

Quelques exemples de réussite de la Gambie 

Approches multisectorielles ciblés de l’Union européenne

Travailler ensemble

À l’occasion de la conférence « Alimentation et agriculture en temps de crise », les membres du Réseau mondial contre les crises alimentaires ont réaffirmé la nécessité de :

  • Privilégier les approches s’attaquant prioritairement auxcauses profondes des crises alimentaires et nutritionnelles et non aux symptômes ;
  • Travailler ensemble et de manière multi- et intersectorielle autour du nexus humanitairedéveloppement-paix afin de répondre efficacement aux défis
    multifactoriels des crises alimentaires et nutritionnelles.

La concrétisation du « Travailler ensemble » requiert beaucoup de sacrifices de tous, notamment de la part des partenaires au développement qui doivent dépasser leurs différences et s’engager davantage dans l’alignement au bénéfice de la cohérence, de l’efficacité et du renforcement du leadership des institutions et acteurs locaux.

Recommandation

  • Organiser en urgence une concertation de haut niveau sous l’égide de la CEDEAO sur les zones transfrontalières en crise sécuritaire autour du nexus humanitaire-développement-paix. Cette conférence aura pour objectif de trouver des solutions pour mettre durablement fin au cycle de crises humanitaires, alimentaires et nutritionnelles.

Groupe restreint de membres

La réunion du RPCA a commencé le 1er avril avec un groupe restreint des membres du Réseau.

Recommandations :

  • Renforcer en urgence l’intégration des dimensions genre et de vulnérabilité pastorale dans les instruments de collecte des données requises pour l’analyse du Cadre harmonisé
  • Accélérer la réalisation de l’étude régionale sur la qualité et la fiabilité de l’information
  • Reporter la 3e évaluation externe de la Charte PREGEC soit reportée à 2021 afin de laisser plus de temps à la mise en œuvre des recommandations de la 2e évaluation.

La 35e réunion annuelle du RPCA, prévue à Conakry, en Guinée, les 2-4 décembre 2019 aura pour thème « Faire face aux défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle en situation d’insécurité ».

Présentations

Situation agricole, alimentaire et nutritionnelle

  

Dimensions genre

 

Résilience
 

Participants

La réunion restreinte a rassemblé quelque 150 participants venant de 17 pays sahéliens et ouest-africains et de leurs partenaires. Plus de photos

Réunion restreinte 2019

Informations pratiques

 

 

 

 

 

 

 

La réunion restreinte du RPCA s’est tenue  au Square, Palais des Congrès, Bruxelles, près de la Gare centrale. Cette année, le RPCA s’est inscrit dans le prolongement d’une conférence « Alimentation et agriculture en temps de crise » organisée par la Commission européenne dans le cadre du Réseau mondial des crises alimentaires.

 

 

 

 

 

 

 

  • 1er avril 2019 : Groupe restreint des membres du RPCA, entrée Coudenberg, salle ARC, 3e étage, 8h00-16h00
  • 2-3 avril 2019 : Conférence « Alimentation et agriculture en temps de crise », entrée principale, 8h00-17h30
  • 4 avril 2019 : Réunion restreinte du RPCA, entrée Coudenberg, Hall 400, 8h00-18h00
  • 5 avril 2019 : Réunion restreinte du RPCA, entrée Coudenberg, salle ARC, 8h00-14h00