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Le potentiel croissant de l’économie alimentaire de la CEDEAO

Publié : février 2020

Le secteur alimentaire, incluant toutes les activités de la production agricole à la transformation, la commercialisation ainsi que la restauration hors domicile, est un pilier de toutes les économies de la CEDEAO. En 2020, la valeur du secteur est estimée à 259 milliards de dollars US, soit 35 % du PIB régional. Le géant économique nigérian représente à lui seul 72 %. D’ici 2030, l‘économie alimentaire de la CEDEAO devrait presque doubler pour atteindre 473 milliards de dollars US, soit 33 % du PIB régional. Cette expansion sans précédent se produit dans un contexte d’urbanisation rapide. À ce jour, 47 % de la population de la CEDEAO vit en ville, où les marchés fournissent la quasi-totalité de l’approvisionnement alimentaire des ménages. Les agglomérations urbaines du golfe de Guinée représentent 33 % de la demande alimentaire régionale. Les consommateurs urbains consacrent une plus grande proportion de leurs dépenses alimentaires aux denrées périssables et transformées. Ils sont plus attentifs à la qualité des aliments et au temps de préparation. Environ 38 % des aliments consommés dans l’espace CEDEAO sont désormais transformés. Parallèlement, la diversification croissante des économies rurales et la diffusion des produits et modes de vie urbains ont entraîné l’augmentation de la part des aliments achetés sur les marchés en milieu rural. La hausse de la demande domestique favorise le développement de chaînes de valeur régionales, dans lesquelles les segments non agricoles se développent rapidement. La part de l’agriculture dans l’économie alimentaire est passée de 66 % en 2010 à 57 % en 2020. Toutes ces transformations ouvrent la voie à de nouvelles opportunités en termes de valeur ajoutée dans les segments non agricoles et de développement du commerce intrarégional. La part des marchés d’importation et d’exportation hors région est devenue faible par rapport à la demande alimentaire intrarégionale. Depuis le début des années 2000, les marchés d’importation et d’exportation des produits alimentaires sont en baisse et leur valeur représente désormais moins de 10 % de celle de l’économie alimentaire de la CEDEAO. Ce contexte est favorable aux entrepreneurs agroalimentaires qui capitalisent sur l’énorme marché alimentaire de la région, avec un immense potentiel de création d’emplois. Quelque 94 millions de citoyens de la CEDEAO (soit 61 % de la population active) travaillent dans l’économie alimentaire. Les segments non agricoles croissent rapidement et représentent 17 %. Les activités non agricoles des systèmes alimentaires sont une source importante d’emplois pour les femmes, qui occupent 76 % des emplois dans ces activités. L’économie alimentaire présente un potentiel d’emplois important et inexploité qui continuera à croître avec la croissance démographique, l’urbanisation et la croissance des revenus.

Pays : CEDEAO

Thèmes : Agriculture et chaînes de valeurs, Emploi, Marchés, prix, commerce, Rural-urbain, Sécurité alimentaire

Échelle : Régionale (Afrique de l'Ouest)

Langues : Français

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