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Crise alimentaire et nutritionnelle 2020

Crise alimentaire et nutritionnelle 2020

Agir ensemble, maintenant et de manière coordonnée

En appui à la Task force régionale pilotée par la CEDEAO en synergie avec l’UEMOA et le CILSS, les membres du RPCA se mobilisent pour agir rapidement et mettre en œuvre, de manière coordonnée et alignée, différentes initiatives. Cette plateforme d’information facilite le partage d’informations sur l’évolution de la crise, les plans nationaux de réponse, les initiatives régionales et internationales, etc. Elle est mise à jour régulièrement et représente le fruit d’un travail collectif des membres du RPCA.

Une crise alimentaire et nutritionnelle majeure

Présentation | Note aux décideurs | Fiches pays (à venir)

  • Environ 11.4 millions de personnes sont en besoin d’assistance immédiate (phases 3-5) en mars-mai 2020 dans les 13 pays analysés de la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest : 5.1 millions au Nigéria, 1.6 million au Niger et 1.6 million au Burkina Faso. La situation alimentaire et nutritionnelle reste préoccupante dans les zones touchées par le conflit, notamment dans le bassin du lac Tchad, la région de Liptako-Gourma ainsi que dans le nord et le nord-ouest du Nigéria.
  • En juin-août 2020, 17 millions de personnes (6.2 %) risquent d’être en situation de crise ou pire, dont 1.2 million en situation d’urgence (phase 4), auront besoin d’une assistance alimentaire et nutritionnelle immédiate pendant la soudure, si les mesures nécessaires ne sont pas prises à court terme ; soit plus du double du nombre de personnes touchées en année moyenne. Cette aggravation est essentiellement due à la situation sécuritaire.
  • Les crises sanitaire et sécuritaire pourraient faire basculer quelque 51 millions de personnes supplémentaires (actuellement sous-pression) dans une situation de crise alimentaire. De nombreuses mesures visant à répondre à la crise sanitaire ont des impacts imbriqués à court, moyen et long termes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
  • La malnutrition aiguë persiste dans la région et affecte près de 2.5 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le Sahel. Les mauvaises pratiques nutritionnelles et l’insuffisance de réponses préventives, la fermeture des centres de santé et l’arrêt des activités courantes de gestion de la malnutrition aiguë en sont les principales causes.

Crises multiples

La région est confrontée simultanément à plusieurs crises : crise sécuritaire, crise alimentaire, crise sanitaire et une possible menace acridienne. Les effets redoutés de la pandémie du coronavirus (Covid-19) sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN) viennent ainsi aggraver une situation déjà tendue dans la région.

Dans les pays touchés par la crise sécuritaire, les budgets des États continuent d’être sous pression. Les gouvernements sont confrontés à des arbitrages budgétaires difficiles – voire impossibles – entre les urgences sécuritaires, sanitaires et alimentaires. La compétition pour les ressources va augmenter entre les secteurs liés à l’urgence sanitaire et ceux liés à l’aide alimentaire. Par ailleurs, les partenaires au développement font face à de nombreux défis liés à la coordination et à l’alignement.

Points de vue :

Plans nationaux de réponse

Six pays (Burkina Faso, Cabo Verde, Mali, Niger, Sénégal et Tchad) ont initié leurs plans de réponse 2020 pour un montant total de plus de 400 milliards de F CFA (61 millions d’euros). Leur mise en œuvre se heurte aux graves difficultés budgétaires des États et de mobilisation de ressources externes. Les membres du RPCA exhortent les États avec l’appui de leurs partenaires à :

  • Prioriser et accélérer la mise en œuvre coordonnée des réponses en faveur des populations en situation de crise et d’urgence, y compris la prévention de la malnutrition aiguë des enfants de moins de cinq ans ;
  • Mettre à jour les plans de réponse  2020, en y intégrant les conséquences de la pandémie de coronavirus ;
  • Mettre en place des mesures anticipatives et de contingence face au risque acridien ;
  • Prendre des mesures anticipatives de veille et d’assistance au profit des 50 millions de personnes sous pression alimentaire risquant de basculer dans la crise des suites des effets cumulés des crises sécuritaire et sanitaire.

Exemples de réponses nationales

De nombreux pays sont en train d’élaborer ou de mettre à jour leur plan national de réponse pour assister les populations vulnérables, assurer le bon fonctionnement des systèmes locaux d’approvisionnement alimentaire et relancer la production agricole locale.

Burkina Faso: ouverture des boutiques témoins  

M. Salifou Ouédraogo, ministre de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles, a procédé le 9 avril 2020 à l’ouverture officielle des points de vente de céréales aux personnes vulnérables à Ouagadougou. Les points de vente, communément appelés « boutiques témoins », facilitent l’accès des personnes vulnérables aux céréales, leur permettant d’y acheter à un prix subventionné de 6 000 francs CFA par sac de 50 kg. Quelque 150 boutiques témoins seront progressivement fonctionnelles sur le territoire national ; 23 points de vente sur 33 sont d’ores et déjà ouverts dans la région du Centre. 10 tonnes de maïs y seront vendues par semaine dans chaque boutique. Au total, quelque 25 000 tonnes de céréales seront vendues aux personnes vulnérables. En savoir plus

Côte d’Ivoire : un plan de soutien de 300 milliards de F CFA au secteur agricole

Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’agriculture et du développement rural, a annoncé le 10 avril 2020, un plan de soutien de près de 300 milliards de FCFA (457.2 millions d’euros) au secteur agricole pour atténuer l’impact de la crise sanitaire du Covid-19. Au niveau du secteur vivrier, le plan prévoit un investissement de 50 milliards de F CFA afin d’anticiper une éventuelle crise alimentaire, y compris des mesures urgentes (kits agricoles au profit des groupements de producteurs) pour la période avril-juin 2020. Quant aux mesures post-Covid-19, le plan vise l’aménagement des sites de production non pris en compte par les mesures urgentes, la construction d’infrastructures de stockage, la constitution d’une réserve alimentaire nationale et la vulgarisation du labour et des récoltes mécanisées. Le secteur des cultures de rente bénéficiera d’un investissement de 250 milliards de F CFA pour soutenir les filières anacarde, cacao, café, coton, hévéa et palmier à huile impactées par le gel des exportations. En savoir plus

Mali : un appui de 8 milliards de F CFA au profit des filières agricoles

Mme Safia Boly, la ministre malienne de la promotion de l’investissement privé, des petites et moyennes entreprises et de l’entrepreneuriat, a annoncé le 23 avril 2020 une série de mesures au profit des filières agricoles pour un montant de 8 milliards de F CFA (12.2 millions d’euros). Les mesures renforcent la résilience des acteurs de la filière face à la pandémie du Covid-19. La cellule d’alerte précoce du Commissariat à la sécurité alimentaire a publié son premier bulletin d’information pour suivre la situation alimentaire et nutritionnelle. En savoir plus

Niger : mise à jour du Plan national de réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle

Le Dispositif national de prévention et gestion des crises alimentaires (DNPGCA) au Niger à travers la Cellule de coordination du système d’alerte précoce (CC/SAP) a initié une analyse pour prendre en compte l’impact du COVID-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’analyse révèle que quelque 5.6 millions de personnes seraient potentiellement impactées pendant la période de soudure en juin-août 2020 (comparés à 2 millions de personnes en phase de crise avant le Covid-19). Le plan de réponse du gouvernement cible 2.7 millions de personnes pour la période juin-août 2020, dont 2.4 millions dans les zones rurales. Résultats de l’analyse et plan de réponse

Nigéria : plan de réponse centré sur la nutrition et transferts monétaires conditionnels immédiats 

Le Plan de réponse en matière d’alimentation et de nutrition face au Covid-19 vise à assurer l’intégration effective des préoccuptions de la nutrition dans le plan de réponse face au Covid-19. Par ailleurs, selon l’annonce faite par le président Muhammadu Buhari le 29 mars 2020, les transferts monétaires conditionnels pour les deux prochains mois seront effectués immédiatement. De même, les déplacés internes recevront deux mois de leurs ration alimentaires dans les semaines à venir. Tous les véhicules transportant de la nourriture et d’autres articles humanitaires essentiels seront soigneusement contrôlés avant d’être autorisés à entrer dans ces zones à accès restreint. En savoir plus

Sénégal : des kits alimentaires pour 1 million de ménages vulnérables

Le gouvernement du Sénégal a lancé fin avril 2020 une opération de grande envergure pour soutenir 1 million de ménages vulnérables avec des kits alimentaires, soit de 8 à 10 millions de personnes sur 16 millions d’habitants. Un kit est composé de 100 kg de riz, 10 kg de savon, de sucre, d’huile et de pâtes alimentaires, d’une valeur de 66 000 F CFA (100 euros). Dotée d’un budget de 69 milliards de F CFA (105 millions d’euros) pour l’achat de 146 000 tonnes de denrées alimentaires, l’opération vise à atténuer les effets économiques du Covid-19. En savoir plus

Togo : un plan de réponse agricole pour soutenir les producteurs togolais

M. Noël Koutera Bataka, ministre togolais en charge de l’agriculture, de la production animale et halieutique, a annoncé le 27 avril 2020 un plan de réponse agricole face à la pandémie de Covid-19 visant à augmenter les niveaux de production et de productivité. Le plan est composé de trois piliers en phase avec les mesures d’accompagnement de la campagne agricole 2020-21 : 1) soutien aux équipements agricoles (labour, enlèvement des souches et kits d’irrigation) ; 2) promotion d’une meilleure gestion de la mobilité de la main-d’œuvre à travers une agence spécialisée ; et 3) des crédits subventionnés pour les intrants à taux zéro. Les crédits aux intrants ciblent neuf cultures (coton, maïs, riz, soja, sésame, gingembre, tomate, oignon et piment). En savoir plus

Plans nationaux de réponse et mesures spécifiques liées au COVID-19

Réponses régionales

La CEDEAO et l’UEMOA soutiennent leurs États membres dans la gestion de l’urgence sanitaire actuelle. L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) est à la tête de la réponse régionale de Covid-19 en termes de coordination, collaboration et communication entre les 15 États membres de la CEDEAO. Par ailleurs, les ministres de la CEDEAO chargés de l’agriculture, ont décidé de créer une Task force régionale pour surveiller l’impact du Covid-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et soutenir le processus de décision, œuvrant en étroite collaboration avec l’UEMOA et le CILSS.

 

BAD

  • Un fond doté de 10 milliards de dollars US, annoncé le 8 avril 2020, visant à aider les pays africains dans leurs efforts pour contenir la propagation rapide du Covid-19. Le fonds est doté de 5.5 milliards de dollars US pour les opérations souveraines dans les pays membres de la Banque, de 3.1 milliards de dollars US pour les opérations souveraines et régionales via les pays du Fonds africain de développement, le guichet de prêt à taux concessionnels du Groupe de la Banque chargé de répondre aux besoins des pays fragiles et de 1.4 milliard de dollars US destinés aux opérations du secteur privé.

BCEAO

  • Dispositif Covid-19, comprenant des mesures de liquidité supplémentaire de 340 milliards de francs CFA (520 millions d’euros), une cotation de 1 700 entreprises et un fonds de bonification d’intérêts.

BOAD

CEDEAO

  • Mobilisation d’un montant de 1 million de dollars US du fonds d’urgence humanitaire de la Réserve régionale de la CEDEAO
  • Mobilisation de la Réserve régionale de sécurité alimentaire de la CEDEAO à travers un déstockage rapide de 5 529 tonnes de céréales au profit des populations vulnérables du Burkina Faso (954 tonnes), du Mali (793 tonnes), du Niger (473 tonnes) et du Nigéria (3 309 tonnes)
  • 2 millions d’euros supplémentaires mobilisés pour des imprévus du projet d’appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest de l’Union européenne afin d’augmenter l’assistance alimentaire aux pays ciblés en mobilisant plus de stocks de la Réserve.
  • Plan stratégique régional doté d’un budget d’environ 51 millions d’euros ;
  • Achat de fournitures et d’équipements médicaux essentiels pour les États membres, y compris des kits de test, des équipements de protection individuelle et des médicaments ;
  • Coordination au sein de la Task force africaine pour Covid-19 ; Groupe de travail technique du laboratoire de référence et Centre africain de lutte contre les maladies (CDC Afrique) ;
  • Diffusion d’un bulletin épidémiologique hebdomadaire aux ministères de la santé des États membres, aux directeurs des instituts nationaux de santé publique et aux partenaires.

UEMOA

  • Soutien financier de la Commission de l’UEMOA aux États membres à hauteur de 3 milliards de F CFA (4.6 millions d’euros) pour la mise en œuvre de leurs plans nationaux de réponse ;
  • Création d’un Comité de veille de l’épidémie de coronavirus au sein de la Commission de l’UEMOA.

Union africaine

Initiatives internationales

La communauté internationale des acteurs du développement a déclenché des mesures très importantes au niveau international pour répondre à la pandémie. Les différentes initiatives nécessiteront des actions sur la durée de la part de nombreux acteurs pour répondre à la crise de santé publique et humanitaire immédiate et soutenir dans le même temps la résilience économique, environnementale et sociale. La coordination et l’alignement avec les priorités de la région sont indispensables, comme l’a souligné la Déclaration conjointe du Comité d’aide au développement de l’OCDE.

 

Initiatives multilatérales

Alliance Sahel

  • Revue de presse sur l’actualité des pays sahéliens mettant en exergue les activités de riposte contre le Covid-19

Banque mondiale

FAO

FMI

G20

  • Engagement collectif d’injecter plus de 4800 milliards de dollars dans l’économie mondiale dans le cadre de mesures budgétaires et économiques et de garanties ciblées destinées à lutter contre les effets économiques, sociaux et financiers de la pandémie ; Communiqué final du G20

OCHA

  • Plan de réponse humanitaire global – Covid-19 : les besoins financiers sur une période de neuf mois (avril – décembre 2020) sont estimés à 2,012 milliards de dollars US. Le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Nigéria font partie des pays prioritaires.

PAM

UE

UNICEF

  • Lancement de campagnes de sensibilisation, informations et ressources clés sur le virus
  • Adaptation des programmes de transferts monétaires pour atteindre les enfants en réponse à la crise et élargissement rapide de l’accès aux soins de santé et autres services.

Initiatives bilatérales

  • France : lancement de l’initiative « Covid-19 – santé en commun » de 1,2 milliard d’euros d’ici à l’été 2020 pour soutenir les pays d’Afrique : 1 milliard d’euros sous forme de prêts afin de répondre aux enjeux de court terme des pays ou des banques publiques de développement partenaires de l’AFD ; et 150 millions d’euros sous forme de dons. Entretien avec Rémy Rioux, Directeur général, AFD

 

Impacts de COVID-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

De nombreuses mesures visant à faire face à la crise sanitaire ont des effets imbriqués à court, moyen et long termes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest. La pandémie de Covid-19 affecte directement les systèmes alimentaires par ses impacts sur l’offre et la demande alimentaires, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’effondrement possible des systèmes alimentaires locaux. Mais la pandémie affecte également indirectement par la perte de revenus et d’emplois, la réduction des services sociaux, etc. De plus, les moyens d’existence des populations les plus vulnérables pourrait être sérieusement détériorés à long terme. S’il est difficile d’analyser séparément les impacts des mesures, nous proposons d’examiner certains des impacts clés.

Restrictions des déplacements et fermeture des frontières 

Les aéroports sont pratiquement tous fermés aux vols internationaux, à l’exception des vols liés à l’aide humanitaire et médicale. La majorité des frontières terrestres sont fermées ou ne s’ouvrent qu’au commerce essentiel. Les transports intérieurs au sein des pays sont également réduits ou bloqués par diverses restrictions aux déplacements. De nombreuses zones d’insécurité alimentaire sont difficilement joignables, ce qui rend difficiles l’analyse de la situation et l’acheminement de l’aide. L’accès humanitaire est rendu encore plus difficile par ces nouveaux obstacles logistiques qui empêchent l’aide humanitaire et alimentaire d’urgence d’arriver à temps. D’autre part, les restrictions sur les déplacements intérieurs et transfrontaliers limitent l’accès aux marchés et entravent le commerce intrarégional des semences, intrants et engrais qui est vital pour préparer la prochaine campagne agricole. Restrictions actuellesSuivi des restrictions à l’exportation des biens alimentaires

Couvre-feux et confinements

De nombreux pays ont mis en place des couvre-feux (Burkina Faso, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, etc.) ou interdit totalement les déplacements dans les villes principales (Nigéria). Si ces deux mesures sont difficiles à imposer car elles impliquent l’intervention des forces armées, elles ont déjà un fort impact, notamment sur le commerce alimentaire urbain informel. Il va être important de surveiller la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations urbaines. De plus, les couvre-feux et fermetures contribuent à l’augmentation des niveaux de chômage, ce qui touche plus particulièrement les groupes vulnérables qui ont peu de ressources pour faire face à une perte de revenus, l’augmentation des prix alimentaires et les autres conséquences de la crise.  Points de vue : Les confinements liés au COVID-19 menacent le commerce alimentaire urbain informel (anglais) et Les couvre-feux sont plus sûrs que les confinements stricts pour ralentir la propagation du Covid-19 dans les économies informelles (anglais)

Fermeture des marchés 

Les marchés répondent au moins aux deux tiers des besoins alimentaires dans la région. De nombreux marchés ont été fermés ou ont réduit leur activité. Les revenus des petits exploitants agricoles diminuent et leur pouvoir d’achat également en raison d’importantes pertes de récolte. La fermeture des marchés représente également une perte de revenus significative pour d’autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. La fermeture des commerces non essentiels, la fermeture ou la restriction des marchés, les restrictions de déplacements, etc. pourraient entraîner des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des pertes significatives de revenus et une détérioration sévère des moyens d’existence des populations les plus vulnérables. La crise du Covid-19 pourrait rapidement mettre sous pression les chaînes d’approvisionnement alimentaire, « un réseau complexe d’interactions impliquant des agriculteurs, des intrants agricoles, des centres de transformation, le transport, les vendeurs au détail, et davantage ».

Mesures mondiales impactant l’économies locale

Les prix des biens alimentaires ont été très volatiles tout au long de 2019, nécessitant une surveillance étroite. Si le prix du riz importé a diminué de plus de 10 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années dans de nombreux pays ouest-africains, les interdictions sur les importations et les fermetures de frontières (non liées au COVID-19) ont provoqué une augmentation des prix du riz importé de plus de 30 % au Nigéria. D’autre part, l’indice des prix à la consommation pour les biens alimentaires est à son plus haut niveau depuis 2018 dans l’espace UEMOA. S’ajoutant aux augmentations saisonnières des prix lors de la saison de soudure, les augmentations de prix liées au COVID-19 et les restrictions ou interruptions des approvisionnements pourraient aggraver l’insécurité alimentaire, particulièrement pour les pays dépendant des importations. Les pays ayant un déficit de production (ex : Gambie, Sénégal, Sierra Leone) connaissent déjà une augmentation des prix des céréales sèches alors que les stocks diminuent.

Fermeture des écoles

La fermeture nationale des écoles est désormais appliquée dans les 17 pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. La fermeture des écoles a un impact négatif sur la nutrition des enfants scolarisés qui ne bénéficient plus des services alimentaires et nutritionnels fournis par les écoles durant la pandémie. Selon les données du PAM, plus de 20 millions d’enfants au Sahel et en Afrique de l’Ouest n’ont plus accès aux repas des  cantines scolaires.

 

Analyses

Impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Impacts socio-économiques

 

Documents clés

ACF

Banque mondiale

CEA

CEDEAO

CILSS

FAO

Réseau mondial contre les crises alimentaires 

OCHA

OCDE et CSAO

OSC

Oxfam

PAM

RPCA

SUN-Movement-Nutrition

Union africaine

Union européenne

UNICEF

Points de vue




anglaisfrançais

Articles

Entretiens

À propos de la Cellule technique

La région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest fait d’ores et déjà face à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure affectant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Face à cette crise sans précédent, les membres du Comité d’orientation du RPCA ont décidé de créer une Cellule technique en appui à la Task force régionale de veille et d’aide à la décision mise en place par les organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS).

Elle a pour mission de :

  • Collecter, synthétiser et diffuser l’ensemble des informations disponibles ;
  • Capitaliser et relayer les analyses menées par les parties prenantes et en tirer des recommandations pour la décision ;
  • Relayer les travaux du Comité technique du Cadre harmonisé portant sur la mise à jour des informations sur les populations en crises alimentaire et nutritionnelle.

En quelques mots, la finalité du travail de la Cellule technique est de favoriser une meilleure considération des enjeux SAN dans les stratégies de réponse au Covid-19, y compris des mesures de relance et de dynamisation des systèmes agroalimentaires. S’appuyant sur les principes de la Charte PREGEC, le travail permettra également une mise en œuvre coordonnée et alignée des différentes initiatives afin d’améliorer leur efficacité et leur impact.

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Membres de la Cellule technique

Coordonnée par les deux co-animateurs du RPCA, le CILSS et le Secrétariat du CSAO/OCDE, la Cellule technique s’appuie sur les contributions des points focaux désignés par les membres du RPCA.

À la date du 20 juillet 2020, les membres suivants ont désigné leur point focal :

Organisations régionales

Pays

Partenaires internationaux

Organisations – Systèmes d’information 

Organisations de la société civile