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Alliance globale pour la résilience (AGIR)
Lancée en décembre 2012 à Ouagadougou, l’Alliance est un cadre favorisant plus de synergie, de cohérence et d’efficacité au service des initiatives de résilience dans les 17 pays ouest-africains et sahéliens. Placée sous le leadership politique et technique de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS, l’Alliance s’appuie sur les plateformes et réseaux existants, notamment le RPCA. Bâtie autour de l’objectif « Faim zéro » d’ici 20 ans, l’Alliance n’est ni une initiative, ni une politique. Elle est un outil des politiques qui a vocation à fédérer les efforts des acteurs de la région et de la communauté internationale autour d’un cadre commun et partagé de résultats. La Feuille de route régionale adoptée en avril 2013 précise les objectifs et les principales orientations.
Sommaire
À propos de l'Alliance
Contexte
Considérant le caractère chronique et structurel des facteurs sous-tendant les crises alimentaires et nutritionnelles qui affectent chaque année des millions de personnes vulnérables, les parties prenantes ont décidé de fédérer leurs efforts dans l’Alliance AGIR. Lancée dans le cadre du RPCA en 2012, AGIR se concentre sur les populations les plus vulnérables. Son objectif est d’éradiquer la faim et la malnutrition en renforçant durablement les moyens d’existence de ces populations. La force de l’Alliance est de s’appuyer sur une définition commune de la résilience et des objectifs partagés, négociés et reconnus par l’ensemble des parties prenantes (pays, organisations régionales, société civile et partenaires). L’Alliance vise à unir les efforts individuels en matière de résilience dans un cadre fédérateur défini par la feuille de route régionale. Chaque pays mène (ou a mené) un processus de dialogue inclusif afin de formuler ses « Priorités résilience pays » (PRP-AGIR). À ce jour, 10 pays sur 17 ont adopté et commencé la mise en œuvre de leurs PRP. Ces derniers travaillent ensemble sur l’identification de bonnes pratiques de résilience.
Résilience
L’Alliance s’appuie sur une compréhension partagée de la résilience comme étant « La capacité des ménages, familles, communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable ».
Cette définition invite à lier les efforts humanitaires et de développement pour accroître la résilience des ménages, familles et communautés vulnérables afin de rompre avec le cycle des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes. Il s’agit d’aborder, dans une même démarche, les causes des crises alimentaires et nutritionnelles aiguës et chroniques en aidant les ménages vulnérables à accroître leurs revenus, accéder aux infrastructures et aux services sociaux de base, construire un patrimoine en renforçant durablement leurs moyens d’existence.
Cette approche implique la mise en œuvre simultanée de programmes structurels à long terme et ceux de court terme à même de répondre aux besoins immédiats des plus vulnérables. Les programmes de long terme incluent notamment le renforcement des capacités à tous les niveaux, ainsi que le renforcement de la dimension « résilience » des communautés : renforcement de la gouvernance, services sociaux (eau, éducation, santé), systèmes communautaires de stockage alimentaire et autres infrastructures, mécanismes communautaires de prévention et d’alerte précoce, etc.
Objectifs
L’objectif global de l’Alliance est de « Réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest-africaines ». D’ici 20 ans, l’Alliance vise l’objectif « Faim zéro », à savoir l’éradication de la faim et de la malnutrition. À court terme, l’Alliance vise à renforcer la résilience face aux chocs des ménages et communautés vulnérables du Sahel et d’Afrique de l’Ouest.
Objectifs stratégiques
- Améliorer la protection sociale des communautés et ménages les plus vulnérables pour une sécurisation de leurs moyens d’existence ;
- Renforcer la nutrition des ménages vulnérables ;
- Améliorer durablement la productivité agricole et alimentaire, les revenus des ménages vulnérables et leur accès aux aliments ;
- Renforcer la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Piliers stratégiques
L’Alliance partage un cadre de référence commun reposant sur les quatre piliers stratégiques suivants :
- Pilier 1 : Améliorer la protection sociale des communautés et ménages vulnérables pour une sécurisation de leurs moyens d’existence
- Pilier 2 : Renforcer la nutrition des ménages vulnérables
- Pilier 3 : Améliorer durablement la productivité agricole et alimentaire et les revenus des plus vulnérables et leur accès aux aliments
- Pilier 4 : Renforcer la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle
Populations ciblées
- Les producteurs agricoles vulnérables, le plus souvent éloignés physiquement des marchés ou mal connectés (insuffisance d’infrastructures routières) ;
- Les agro-pasteurs ou pasteurs (y compris les pêcheurs artisanaux) dont le capital cheptel ou la ressource halieutique est continuellement menacé par des accidents climatiques récurrents et autres facteurs, et disposant de peu d’opportunités de diversification et de génération de revenus ;
- Les travailleurs pauvres en milieux urbain et rural. Ces populations et ces ménages sont constitués en majorité de jeunes, confrontés au manque et à la précarité de l’emploi, sans oublier les risques d’exploitation par les réseaux criminels et terroristes;
Dans ces trois catégories de ménages, un accent particulier est porté sur les plus vulnérables à savoir les enfants de moins de cinq ans, et en particulier ceux de moins de 2 ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes, les femmes chefs de ménages (FCM) et les personnes âgées.
Priorités résilience pays
Depuis l’adoption de la feuille de route régionale en 2013, l’ensemble des 17 pays sahéliens et ouest-africains s’est engagé dans le processus de formulation de leurs priorités résilience pays (PRP-AGIR). À ce jour, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Cabo Verde, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Niger, le Mali, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont validé leurs priorités à l’issue d’un processus inclusif ayant impliqué un large éventail de parties prenantes. La dimension « résilience » a également été prise en compte dans la deuxième génération de plans d’investissements agricoles nationaux et régional (PRIA-SAN et NAIP-SAN), conformément à la déclaration de Malabo de 2014 de l’Union africaine. Les PRP-AGIR ne constituent cependant que la toute première étape du processus de dialogue qui devrait se poursuivre dans la durée en consolidant l’approche multisectorielle d’AGIR.
Documents – PRP-AGIR
- Burkina Faso
- Côte d’Ivoire
- Cabo Verde
- Guinée-Bissau
- Gambie
- Niger
- Mali
- Sénégal
- Tchad
- Togo
Gouvernance
Ancrée sur le leadership ouest-africain, AGIR est placée sous le co-pilotage politique des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA qui privilégient la subsidiarité au service de l’efficacité ; l’UEMOA assurant la coordination des actions au niveau des huit États membres de l’Union, et la CEDEAO la coordination d’ensemble.
Le Comité ministériel technique spécialisé agriculture, environnement et ressources en eau (CTS-AERE) de la CEDEAO et le Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire (CHN-SA) de l’UEMOA constituent les principaux espaces pour la prise de décision politique régionale.
Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE), à travers le RPCA, sert d’espace commun de dialogue, d’animation, de lobbying et de plaidoyer de l’Alliance au plan international. Les propositions et recommandations formulées par le RPCA sont soumises aux instances décisionnelles de la CEDEAO (CTS-AERE) et de l’UEMOA (CHN-SA).
Groupe d'experts seniors
Le Groupe d’experts seniors (SEG/AGIR) se réunit deux fois par an dans le cadre des réunions annuelle et restreinte du RPCA afin de faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Alliance. La rencontre encourage l’apprentissage entre pairs. Depuis 2018, un pays sélectionné présente des bonnes pratiques et des enseignements tirés de son expérience en matière de renforcement de la résilience. La réunion sert également de cadre pour discuter des orientations générales et des prochaines étapes.
- 2019 SEG/AGIR, 4 décembre, Conakry, Guinée
- 2019 SEG/AGIR, 5 avril, Bruxelles, Belgique
- 2018 SEG/AGIR, 4 décembre, Banjul, Gambie
- 2018 SEG/AGIR, avril, Paris, France
- 2017 SEG/AGIR, décembre, Cotonou, Bénin
- 2017 SEG/AGIR, avril, Paris, France
- 2016 SEG/AGIR, décembre, Abuja, Nigéria
- 2016 SEG/AGIR, avril, Paris, France
- 2015 SEG/AGIR, 30 octobre, Expo Milano, Italie
- 2015 SEG/AGIR, avril, Paris, France
- 2014 SEG/AGIR, 18 décembre, Bruxelles, Belgique
- 2014 SEG/AGIR, 16 avril 2014, Paris, France
- 2013 SEG/AGIR, 27 novembre 2013, Abidjan, Côte d’Ivoire
- 2013 SEG/AGIR, 8 avril 2013, Paris, France
- 2012 SEG/AGIR, 7-8 novembre 2012, Paris, France
Bonnes pratiques de résilience
Conscientes du besoin de promouvoir le partage d’expériences et l’apprentissage mutuel en matière de résilience, les parties prenantes de l’Alliance ont convenu de mettre en place une plateforme de capitalisation et de partage de bonnes pratiques sur la résilience. Celle-ci devra permettre de tirer des enseignements des expériences, de comprendre les conditions de leur réussite et d’une réplication ou mise à l’échelle ainsi que les défis surmontés. Cette plateforme sera progressivement construite en s’appuyant dans un premier temps sur les dix pays ayant validé leurs « Priorités résilience pays » (PRP-AGIR).
- En 2017-18, un travail préparatoire a permis de jeter les bases d’un processus pour la production de fiches de bonnes pratiques (stratégie, canevas de fiche, guide de rédaction, référentiel AGIR). Cette étape a également permis de développer des capacités et d’assurer une forte implication des acteurs ouest-africains, notamment des points focaux AGIR. Deux ateliers de travail à Ouagadougou et à Dakar ont été organisés par le RPCA dans le but de mettre en place des plateformes nationales de capitalisation et de partage de bonnes pratiques sur la résilience.
- En 2019-20, ces travaux sont poursuivis afin de mettre en place un dispositif pérenne en réseau dans les dix pays concernés. Les bonnes pratiques validées sont disponibles en ligne et géolocalisées sur l’outil cartographique. Une compilation de fiches de bonnes pratiques est en cours d’élaboration et sera présentée à la prochaine réunion SEG/AGIR, prévue le 4 décembre 2019 à Conakry, en Guinée. Les expériences des différents pays sont également partagés dans le cadre des réunions SEG/AGIR.
Exemples du Sénégal
- Processus de capitalisation de bonnes pratiques de résilience au Sénégal
- Nouveaux terroirs résilients
- Bonne pratique, no 1 : Éco-villages
- Bonne pratique, no 2 : Village climato-intelligent
- Bonne pratique, no 3 : Assurance indicielle
Vidéos
- Résilience : la maison du paysan au Niger, février 2018
- Sénégal : ensemble, construisons la résilience de nos terroirs, décembre 2018
- Résilience : quatre exemples de la Gambie, mars 2019
Documents clés
Documents stratégiques, guides et analyses
- Feuille de route régionale – AGIR, avril 2013
- Déclaration commune sur la résilience dans le Sahel, juin 2012
- Position commune des organisations régionales sur l’Alliance, septembre 2012
- Position commune des organisations de la société civile et du secteur privé, octobre 2012
- Déclaration conjointe de Ouagadougou, décembre 2012
- Outils méthodologiques de conduite des dialogues inclusifs
- Indicative Template for “National Resilience Priorities” Report (NRP-AGIR)
- Analytical Grid for Policies and Programmes contributing to Resilience
- Déclaration de Milan, octobre 2015
- Déclaration des parties prenantes sur la contribution de l’Alliance au renforcement des capacités de résilience et d’adaptation au changement climatique, réalisée en marge de la COP21, décembre 2015
- Principaux changements apportés par le processus AGIR, novembre 2017
- Les effets du processus AGIR sur la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, avril 2017
- Stratégie de capitalisation et de partage de bonnes pratiques de résilience, février 2018
- Guide rédactionnel, fiches de bonnes pratiques, novembre 2017
Brochure & Articles
- AGIR brochure, avril 2013
- Maps & Facts : Alimentation et agriculture en temps de crises, avril 2019
- Maps & Facts : Enjeux alimentaires, novembre 2016
- Maps & Facts : Climat, changement climatique et résilience, novembre 2015
- Pour une meilleure compréhension de l’Alliance globale pour la résilience, décembre 2016 (anglais)
- AGIR: Resilience, a buzzword or a long-term commitment?, mai 2016
Étapes clés
Les nombreuses rencontres et consultations ont permis de construire l’Alliance dans la durée :
- 18 juin 2012, Bruxelles : consultation de haut niveau à l’invitation de l’Union européenne. Elle a connu la participation de S.E.M. Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA et a été sanctionnée par l’adoption d’une déclaration commune sur la résilience dans le Sahel.
- 23 juillet 2012, Paris : réunion des experts seniors des partenaires techniques et financiers. Les grandes lignes du processus de construction de l’Alliance ont été tracées.
- 10 septembre 2012, Abidjan : concertation des trois organisations inter-gouvernementales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) avec la facilitation du Secrétariat CSAO/OCDE. Une position commune des organisations régionales sur l’Alliance a été validée et centrée autour du leadership politique et technique régional.
- 22 octobre 2012, Ouagadougou : concertation des organisations de la société civile et du secteur privé ; validation d’une position commune.
- Octobre – novembre 2012 : réflexion sur le contenu d’une Feuille de route régionale, animée par le Secrétariat du CSAO/OCDE.
- 7-8 novembre 2012, Paris : première réunion du Groupe d’experts seniors (SEG/AGIR). Quelques lignes directrices de la Feuille de route régionale ont été validées.
- 6 décembre 2012, Ouagadougou : lancement officiel de l’Alliance à l’occasion de la 28e réunion annuelle du RPCA. Une déclaration commune a été adoptée par l’ensemble des parties prenantes.
- Janvier – mars 2013 : Groupe restreint de travail chargé de rédiger le projet de Feuille de route régionale, avec la facilitation du Secrétariat du CSAO/OCDE ; une concertation du groupe a eu lieu les 8-9 mars 2013 à Lomé.
- 9 avril 2013, Paris : adoption officielle de la Feuille de route régionale lors de la deuxième réunion du SEG-AGIR dans le cadre de la réunion restreinte du RPCA ; mise en place officielle de la plateforme de coordination PTF-AGIR.
- Mai 2013, Abuja : préparation des dialogues inclusifs ; lettre du Commissaire DAERE/CEDEAO pour informer les 17 pays membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS en les conviant à engager les dialogues inclusifs nationaux en vue de la déclinaison de la Feuille de route régionale en « Priorité Résilience Pays » (PRP-AGIR).
- Mai – juillet 2013 : production des outils méthodologiques de conduite des dialogues inclusifs pays, facilitée par le Secrétariat du CSAO/OCDE.
- 28-30 août 2013, Cotonou : validation des outils méthodologiques de conduite des dialogues inclusifs pour la formulation des PRP-AGIR lors d’un atelier régional.
- Décembre 2013 : correspondance du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, aux Chefs de gouvernement des pays sur la mise en œuvre de l’Alliance.
- Janvier – février 2014 : entrée en fonction de la cellule technique (CT-AGIR) mise en place par la CEDEAO et l’UEMOA et accueillie par le CILSS.
- 29 octobre 2015, Milan : session spéciale du RPCA, adoption d’une déclaration affirmant l’engagement des parties prenantes à renforcer les synergies, les complémentarités et la convergence des initiatives résilience autour du cadre fédérateur fourni par l’Alliance.
- 2 décembre 2015, Paris : COP21, adoption d’une Déclaration des parties prenantes sur la contribution de l’Alliance au renforcement des capacités de résilience et d’adaptation au changement climatique des populations les plus vulnérables de la région.
- Juin 2015, Bruxelles : Présentation de l’Alliance aux Journées européennes du développement
- 26-27 octobre 2017, Ouagadougou : Atelier de travail avec les points focaux AGIR sur les bonnes pratiques de résilience (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Togo)
- 6-7 novembre 2017, Dakar : Atelier de travail avec les points focaux AGIR sur les bonnes pratiques de résilience (Cabo Verde, Gambie, Guinée-Bissau, Sénégal et Tchad)
- 2-3 avril 2019, Bruxelles : Participation des points focaux AGIR à la Conférence de haut niveau de l’UE sur l’alimentation et l’agriculture en temps de crise